Au détour d’une longue interview à Libération, la ministre de la Culture est venue réexpliquer l’intérêt de supprimer la suspension d’accès à Internet. […]
C’est cependant une vue de l’esprit, et là réside toute l’hypocrisie de la réforme de celle qui s’opposait autrefois au principe même de la négligence caractérisée. […]
La fin de la suspension est et reste une façade, du vernis, du clinquant qui permet de dépeindre le futur d’Hadopi en un régime très doux. En réalité, là est la force de la mission Lescure, ce dispositif va devenir diablement plus incisif. Sans suspension possible, l’intervention du juge n’est plus nécessaire puisqu’il n’y a plus d’atteinte théorique à une liberté fondamentale. Le CSA – ou n’importe quelle autorité – pourra alors mitrailler ses amendes de 60 euros à tour de bras. Voilà pourquoi dans l’Expansion, Marie François Marais est enchantée par la mort de cette suspension impossible : « une amende administrative rendrait le dispositif plus fluide, moins coûteux, plus rapide et plus opérationnel ». La présidente du collège de la Hadopi va même jusqu’à ajouter que « la coupure d’accès n’a jamais eu bonne presse ». Comme si l’amende avait un taux d’acceptation plus important alors que même le PS vomissait la mesure. […]
http://www.pcinpact.com/news/80261-les-petites-hypocrisies-d-aurelie-filippetti-sur-hadopi.htm