FORUM DE MULHOUSE : Internet n’est plus seulement un espace de liberté et de subversion à même de renforcer la démocratie. […]
« Internet est un détecteur de signaux faibles », lance Pierre-Alexandre Teulié. Il est le créateur de l’application GOV qui permet à chacun d’exprimer son point de vue sur un homme politique, de proposer des sujets de débat, des candidats inconnus. Et puis, il y a les justiciers du web, la piraterie. Okhin est un des leurs, et pour lui « personne ne gouverne Internet ». En gros, sur la toile, c’est le premier qui dit qui est. « On n’est pas dans un processus démocratique traditionnel, on n’a pas besoin que tout le monde soit d’accord avec un message qui va d’en-haut vers le bas. Internet ce sont des gens qui discutent ensemble et qui, par accident, vont faire des choses ensemble. » Et Cardon d’ajouter : « Les politiques n’ont pas saisi qu’internet n’est pas un média comme les autres. Vouloir le normaliser comme un espace public traditionnel qu’on confie au CSA est une erreur. Dès qu’on commence à formaliser, modérer, la participation recule. » Là, on risque d’importer sur la toile l’un des principaux écueils de la démocratie participative : « ce sont toujours les mêmes qui prennent la parole. » […]
Extrêmes. Il y a un avant et un après 2007, naissance de Facebook. Avant c’était un forum, un pseudo, aujourd’hui Facebook exige de connaître l’identité de l’internaute. Les conditions générales d’utilisation à rallonge changent tous les 6 mois. « Ce serait comme lire l’intégral de Zola à chaque connexion », indique le hacker. N’empêche, si Internet permet de reprendre la main, d’interpeller, de créer des liens, il y a quelque chose qui nous échappe : « Qui suis-je sur Internet ? Qui suis-je pour les autres ? » […]
http://www.liberation.fr/evenements-libe/2014/10/25/on-ne-sauvera-pas-le-monde-en-regardant-des-videos-de-petits-chats_1129420