En imposant le droit à l’oubli aux moteurs de recherche, la Cour de justice de l’Union européenne a pris de court responsables politiques et économiques. En l’absence de dispositif législatif, c’est Google qui se voit confier la charge de décider quel contenu doit être ou non retiré, au risque d’empiéter sur la liberté d’expression et le droit à l’information. Plusieurs associations se mobilisent. […]
L’association de défense des libertés numériques La Quadrature du Net appelle de son côté le législateur à agir. « Nous assistons à l’appropriation par un acteur privé des prérogatives d’une autorité publique ou législative, et ce en raison de la décision de la Cour de justice de confier à une entreprise privée le rôle d’arbitrer entre les droits à la vie privée et à la liberté d’expression sans créer de garde-fous qui auraient évité ce genre de dérives », écrit La Quadrature dans un communiqué publié le 3 août. « Il est nécessaire de procéder à une clarification législative afin de rétablir l’État de droit et de restituer au juge les compétences qui lui sont propres dans l’équilibre entre la vie privée d’un côté, et le droit à l’information et à la liberté d’expression de l’autre », poursuit Miriam Artino, responsable de l’analyse juridique de l’association. […]
http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/190814/internet-confronte-au-defi-du-droit-loubli