Edward Snowden, l’homme qui a révélé en 2013 les programmes de surveillance de masse de la NSA (National Security Agency), est actuellement réfugié en Russie pour échapper à la justice des Etats-Unis. Il bénéficie du soutien juridique et matériel de plusieurs organisations américaines, dont l’ACLU (American Civil Liberties Union), le CCR (Center for Constitutional Rights), le cabinet d’avocats Trout-Cacheris, et surtout le GAP (Government Accountability Project). […]
Le député néerlandais Pieter Omtzigt, membre de l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, explique que « certaines agences de certains Etats », qu’il ne souhaite pas nommer, ont bloqué le projet. En revanche, M. Omtzigt se dit « impressionné » par l’attitude des autorités françaises, qui, selon lui, ont réellement essayé d’aider le Conseil à faire venir Edward Snowden à Strasbourg. Faute de mieux, l’exilé devrait s’adresser prochainement au Conseil de l’Europe par vidéoconférence – une prestation devenue habituelle pour lui.
Au-delà des questions judiciaires, Tom Levine explique que le GAP s’est lancé dans une opération politique et médiatique de longue haleine : « nous utilisons les révélations de Snowden pour promouvoir des réformes visant à réduire le niveau de surveillance exercé par l’Etat ». Il reconnait que la NSA est un ennemi redoutable, « car l’abus de pouvoir est profondément ancré dans sa culture », mais veut rester optimiste : « Ce combat est une course de marathon, qui prendra dix ou vingt ans. Mais au final, nous réussirons à restaurer les libertés qui nous ont été volées. Quand on possède une bonne stratégie, la vérité est une arme imbattable. »
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