Les « plateformes » du Net. Il faudra vous faire à cette expression, tant elle est aujourd’hui collée aux lèvres de toute personnalité, politique ou membre de comités de réflexion, en charge de réfléchir à la politique numérique en France et en Europe. Qui sont ces « plateformes » ? Google, Apple, Amazon, Facebook… bref, tout ce qui ressemble à de grosses entreprises qui fournissent contenus, services ou appareils à des millions d’utilisateurs à travers le monde. De préférence donc, des gros poissons. Américains, aussi. Que faut-il en faire ? A priori, leur taper dessus. Ou en termes plus feutrés, en « contrarier » leur émergence et leur développement, avec des actions politiques, ou industrielles. Telle est en tout cas l’une des conclusions majeures du volumineux rapport du Conseil national du numérique, précisément consacré à la « neutralité des plateformes », remis ce vendredi 13 juin à Bercy. […]
« Rattacher la neutralité des plateformes à la neutralité du Net ne veut rien dire. » Pour Adrienne Alix, coordinatrice de La Quadrature du Net, comme pour la majorité de nos interlocuteurs, ce rapport a peu de choses à voir avec la neutralité du Net. Et si tous reconnaissent volontiers l’importance des thématiques ici abordées, personne ne comprend bien pourquoi les deux sujets ont été ainsi rattachés. […]
Le rapport du Cnnum n’en maintient pas moins que la neutralité des plateformes est une composante essentielle de la neutralité du Net. Sans évoquer une seule seconde les enjeux qui lui sont traditionnellement rattachés, sans évoquer non plus les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) à qui la notion impose de ne pas interférer avec les activités des internautes, sans parler de la précédente déclaration du Cnnum en faveur d’une inscription dans la loi du principe. […]
http://www.slate.fr/story/88461/rapport-conseil-national-numerique-neutralite-plateformes