Hier, le tribunal de grande instance de Paris a rendu son jugement sur l’affaire Allostreaming. […] Orange, Bouygues, NC Numericable, Free, SFR, Darty Télécom devront mettre en oeuvre « toutes mesures propres à empêcher l’accès (…) par tout moyen efficace et notamment par le blocage des noms de domaines » listés ci-dessus. […]
Du côté des moteurs, c’est bien plus musclé puisqu’ils devront « prendre toute mesure en vue d’empêcher sur leurs services l’apparition de toute réponse et tout résultat renvoyant vers l’une des pages des sites “Fifostream” et “dpstream”, et en tant que de besoin aux sites “allostreaming” ». […]
La Quadrature du Net a condamné le principe même de cette mesure de blocage, jugée « dangereuse, compte tenu notamment du risque inévitable de surblocage d’usages parfaitement licites ». Mais c’est surtout l’invitation à une collaboration étroite entre les FAI, les moteurs et les ayants droit qui inquiète : « Après la récente décision dans l’affaire opposant Google à Max Mosley, ce jugement vient une nouvelle fois avaliser les formes de censure privée qui se développent partout sur Internet et minent les droits fondamentaux. Les acteurs du Net concernés doivent désormais signifier clairement leur refus de se livrer à des missions de justice et de police privées », exhorte Félix Tréguer, membre fondateur de l’association.
Jérémie Zimmermann estime quant à lui qu’ « en dehors du blocage, il existe d’autres façons de s’attaquer aux intermédiaires qui tirent profit de la distribution d’œuvres. Surtout, il faut reconnaître une fois pour toutes la légitimité et l’utilité du partage de la culture entre individus, hors-marché, dont la répression a conduit à l’explosion des sites de streaming ».
http://www.pcinpact.com/news/84657-telecharger-jugement-allostreaming.htm