Le 15 mars 2013 marque le deuxième anniversaire de la guerre en Syrie et le premier anniversaire de la détention illégale de Bassel Khartabil, un informaticien syrien né en 1981, dans les Territoires palestiniens. Son arrestation serait liée à son activité professionnelle de développement de logiciels libres, estime le Gulf Center for Human Rights. Bassel Khartabil travaille depuis plus de dix ans au déploiement d’un Internet libre et enseigne la manière d’utiliser les technologies ouvertes à de nombreux porteurs de projets locaux, journalistes, éditeurs, entrepreneurs ou enseignants. Il est connu (et reconnu) internationalement pour ses contributions importantes à des projets comme Creative Commons, Mozilla Firefox, Wikipédia, l’Open Clip Art Library, Fabricatorz et Sharism.
Amnesty International a lancé une action de solidarité et ses collègues organisent le Free Bassel Day, une campagne en ligne autour d’événements de solidarité dans diverses villes du monde, de Paris à San Francisco. En décembre, Foreign Policy l’a classé 19e dans la liste des 100 penseurs mondiaux de l’année et des cybercitoyens ont lancé une chaîne de jeûne, chacun choisissant sur un calendrier en ligne une journée pour jeûner jusqu’à sa libération. En tant que champion de l’Internet libre et ouvert, il a été nommé pour recevoir à Londres le Digital Freedom Award de l’Index, organisation qui défend et promeut la liberté d’expression.
Quelques semaines avant son arrestation, Bassel Khartabil écrivait sous le nom de Bassel Safadi : «Les personnes qui sont réellement en danger ne quittent jamais leurs pays. Elles sont en danger pour une raison et pour cela ne partent pas.» Le régime syrien veut arrêter le mouvement pour les logiciels libres et l’Internet libre qui ne sont rien d’autres que les courroies de la transmission des savoirs, de l’innovation, de la créativité et d’une plus grande démocratisation de la culture libre. Ce mouvement est aujourd’hui l’une des seules garantie pour une préservation effective de nos libertés fondamentales d’expression et de communication, vrais boucliers contre les tentations totalitaires de certains Etats et, plus largement, contre les dérives antidémocratiques. Bassel doit être libéré.
Parmi les signataires : Danièle Bourcier Cersa CNRS université Paris-II Camille Domange Cersa CNRS université Paris-II Primavera De Filippi Cersa CNRS université Paris-II et Open Knowledge Foundation France Mélanie Dulong de Rosnay ISCC CNRS et Isabelle Ramade Université Paris-XI (enseignants-chercheurs membres de Creative Commons France) Philippe Aigrain, Félix Tréguer et Jérémie Zimmermann La quadrature du Net Véronique Ginouvès, Lionel Maurel et Jean-Christophe Peyssard Bibliothécaires, membres de Savoirs communs.
Engagés pour les libertés sur Internet, lire : http://freebassel.org/#francais
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