Le gouvernement et les artistes se mobilisent pour défendre la loi Création et Internet, dite «Hadopi», de plus en plus décriée.
La tension monte. Avec le retour du texte de loi création et Internet lundi à l’Assemblée nationale, c’est un sujet hautement politique qui revient devant les députés. Décriée par un front d’opposants incluant Jacques Attali, les militants et jeunes de l’UMP et le Parlement européen, la loi «Hadopi» est défendue coûte que coûte par le gouvernement et la majorité des artistes. La ministre de la Culture, Christine Albanel, est en première ligne dans la bataille, et sa collègue Nathalie Kosciusko-Morizet, en charge du numérique, a même été accusée par Dailymotion de laisser un «courant de pensée anti-Internet» se développer dans la majorité.
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Le sujet est complexe car il touche au financement même de toute l’industrie de la culture. «Mes films se financent à 60 % par la vente de DVD. Mais les ventes chutent de 10 % par an à cause du piratage. Il est impossible de faire aujourd’hui les films que je faisais il y a 15 ans», a résumé Jean-Jacques Anneau. Idem pour la musique.
De leur côté, les internautes fustigent un monde de la culture n’ayant pas su se réinventer et s’adapter aux nouveaux modes de diffusion, tout en dénonçant le côté «liberticide» de la loi. «L’Hadopi échouera parce qu’elle créera des injustices, qu’elle sera contournée de cinquante façons, qu’elle coûtera une fortune au contribuable, et qu’elle ne changera rien à la crise du disque. Cette loi va en outre déconnecter le gouvernement et les députés de la jeunesse», affirme Jérémie Zimmermann, cofondateur de La Quadrature du Net, fer de lance de l’opposition à la loi.
http://www.lefigaro.fr/medias/2009/03/31/04002-20090331ARTFIG00002-bataille-politique-autour-de-la-loi-antipiratage-.php