Demain, l’ensemble du Parlement européen votera sur la nouvelle directive Copyright. Il y a deux semaines, la commission « Affaires juridiques » du Parlement a adopté un premier texte, obligeant les plateformes commerciales à activement bloquer les contenus qui, envoyés par leurs utilisateurs, sont soumis à droit d’auteur. Demain, le Parlement doit rejeter ce texte.
Le 20 juillet, la commission « Affaires juridiques », qui réunit 25 eurodéputés, a arrêté une première position sur la directive Copyright. La majorité de ses membres a adopté un article 13 imposant des techniques de filtrage automatisé sur les plateformes commerciales qui publient et « optimisent » la présentation des contenus envoyés par leurs utilisateurs. YouTube ou Facebook ont déjà mis en place de telles techniques de filtrage depuis longtemps : cet article 13 les rendrait légitimes.
Nos communications publiques ne doivent jamais être régulées au moyen de mesures automatisées, que ce soit pour « protéger des droits d’auteur » ou pour lutter contre les discours de haine ou les « fakenews ». Les comportements humains ne doivent pouvoir être encadrés que par des humains, et ce d’autant plus lorsque des libertés fondamentales sont en jeu.
Demain, à midi, l’ensemble des 750 eurodéputés pourront et devront rejeter un tel solutionnisme technologique, qui ne ferait que renforcer des géants de l’Internet déjà surpuissants. Une fois rejeté, l’actuel texte sera renégocié par le Parlement.
Appelez aujourd’hui les eurodéputés : demandez-leur de renégocier la directive Copyright !
La Quadrature du Net se réjouit à l’idée que des plateformes commerciales non-neutres puissent être soumises à des règles différentes de celles encadrant les services neutres ou non lucratifs. Mais cette distinction ne doit en aucun cas légitimer la censure actuellement imposée par une poignée d’entreprises sur de larges pans du Web. Les futures négociations sur la directive Copyright devront interdire toute mesure de filtrage automatisé plutôt que d’en imposer.