[LeMonde] L’autocensure des idées minoritaires, conséquence de la surveillance de masse

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« Je n’ai rien à cacher. » Cet argument, défendu par de nombreux partisans de la surveillance gouvernementale, semble bien mis à mal par une nouvelle étude. Publiée dans l’édition de mars de la revue Journalism & Mass communication quarterly — et donc après les révélations d’Edward Snowden sur l’ampleur de la surveillance exercée par la National Security Agency (NSA) américaine, notamment sur Internet —, elle se penche sur la façon dont la surveillance de masse des internautes les pousse à s’autocensurer. […]

Résultat, les personnes à qui l’on a rappelé la surveillance d’Etat étaient moins enclines à parler de leurs idées, si elles les jugeaient non conformes à l’opinion majoritaire. Même parmi les participants qui, selon leur profil psychologique, étaient les moins sujets à l’autocensure. […]

Ces conclusions sont cohérentes avec la théorie de la « spirale du silence », mise en avant dès les années 1970, qui démontre que les individus ont tendance à taire leur point de vue s’ils sentent que celui-ci n’est pas partagé par leurs pairs, par peur de l’isolement. Mais cette dernière étude apporte un nouvel élément, en s’intéressant notamment à l’expression sur Internet et à la surveillance gouvernementale : « C’est la première étude à apporter la preuve que les programmes de surveillance gouvernementaux en ligne peuvent menacer l’expression d’idées minoritaires, et contribuer au renforcement de l’opinion majoritaire.  » […]

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/03/30/l-autocensure-des-idees-minoritaires-consequence-de-la-surveillance-de-masse_4892534_4408996.html