La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a publié, vendredi 19 février, un avis très sévère sur l’état d’urgence mis en place au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Dans le communiqué de presse qui accompagne l’avis, la CNCDH dénonce les « dérives » et les « détournements » de l’état d’urgence qui constitue « un recul injustifiable de l’Etat de droit ». Pour la commission, les mesures prises sont, « pour l’essentiel », « de nature à stigmatiser une population et une appartenance religieuse », en clair, les musulmans. […]
Concernant la prorogation, la CNCDH « rappelle avec force que l’état d’exception, qui doit demeurer provisoire, ne saurait devenir permanent : il a pour seul et unique objectif un retour rapide à la normalité ». « Considérer que le danger d’attentat terroriste, toujours présent pour une durée imprévisible, et les engagements militaires extérieurs de la France là encore pour une durée indéterminée, permettent de justifier la prorogation de l’état d’urgence, revient à faire d’un état d’exception un état permanent », s’inquiète la commission, qui « ne peut que s’alarmer de ce qui serait une réelle dégradation de l’Etat de droit ».
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/02/19/la-commission-des-droits-de-l-homme-etrille-la-mise-en-uvre-de-l-etat-d-urgence_4868414_1653578.html