Le célèbre hacker Barnaby Jack a été retrouvé mort à San Francisco, il avait 35 ans. À la pointe sur les questions de sécurité des dispositifs médicaux, il avait piraté des pompes à insuline mais aussi des pacemakers pour mettre les producteurs devant leurs responsabilités. À quoi sert le hacker aujourd’hui ? Réponses de Jérémie Zimmermann, cofondateur de la Quadrature du Net. […]
« La démarche de hacker est civique et scientifique. Nous fixons des hypothèses relativement irréalistes, que nous vérifions (ou pas) et nous partageons nos découvertes. Le rôle du hacker, c’est de mettre la puissance publique, les institutions mais aussi les producteurs de technologies face à leurs négligences. Souvent, pour des raisons de coûts, ils camouflent des failles dans les dispositifs qu’ils demandent à la population d’utiliser. En tant que hackers, nous sommes des gardes-fous. » […]
« Personnellement, je pense qu’il n’y a qu’un seul adage : « ma liberté s’arrête là où commence celle des autres ». La culture du hack n’encouragera jamais personne à violer les libertés individuelles. C’est cela qui nous unit, c’est notre combat. Je pense que les valeurs défendues par les hackers, et par la Quadrature du Net que j’ai cofondée, sont des valeurs humanistes : expérimentation, partage des connaissances et lutte pour que l’humain soit toujours maître de la technologie, pas l’inverse. Tant que l’on s’y conforme, il n’y aura pas de dérives ou de débordements. Le hacking doit servir l’humanité et Barnaby Jack nous l’a bien rappelé. »
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