[FranceInter] La BNF fait numériser 70 000 livres et 200 000 disques par des sociétés privées

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L’objectif, c’est d’une part de confier cette mission à des professionnels, des professionnels dont c’est le métier et d’autre part d’économiser de l’argent. […]

Mais ces économies ont bien entendu des contreparties. Écoutez les explications de Philippe Aigrain, c’est un des fondateurs de la Quadrature du net, un collectif de défense des libertés numériques. […]

On ne sait pas vraiment si l’accord est équilibré. Le contenu exact des contrats n’a pas été révélé et il est donc difficile de juger. A titre de comparaison, la British library, l’équivalent anglais de la BNF a signé des accords du même type avec Google. La seule différence, c’est que les copies numériques des documents sont consultables gratuitement sur le portail internet de la bibliothèque. Ce ne sera pas le cas pendant dix ans pour les 70 000 livres et les 20 000 vinyles de la BNF.



Éric Delvaux : On parle maintenant de livres et de disques, des livres et des disques tout à fait légaux, cette fois, puisqu’ils appartiennent aux collections de la BNF, la Bibliothèque nationale de France.

Thibault Lefèvre : 70 000 livres anciens et 200 000 vinyls du domaine public vont être numérisés. La BNF et le ministère de la Culture ont passé un acocrd avec trois entreprises privées. Le coût total du contrat est estimé à 15 millions d’euros. Jusque là, rien d’anormal, ce qui fait en revanche tiquer les spécialistes, c’est que la BNF a décidé de donner une concession commerciale de 10 ans à ces entrerpises. La contrepartie, c’est des économies sur les coûts de numérisation. Écoutez les explications de Philippe Aigrain, c’est un des fondateurs de La Quadrature du Net, un collectif de défense des libertés numériques.

Philippe Aigrain : Ça serait commercialisé sous forme de packages d’une base de données auxquels s’abonneraient des organismes qui seraient plus que probablement des bibliothèques et des archives. Autrement dit, la puissance publique concède un monopole à des acteurs privés pour qu’ils lui revendent des choses.

Thibault Lefèvre : Et ces choses, ce sont des données publiques. La BNF et le ministère de la Culture ont fait un choix, un choix qui est tout à fait défendable : en gros, on donne une concession commerciale à des acteurs privés pour faire des économies. En revanche, c’est la méthode qui pose problème. Écoutez Marcel Rogemont, il est député PS et il dénonce des zones d’ombre dans ces contrats et demande des garanties.

Marcel Rogemont : Je ne suis pas contre des partenariats publics/privés, c’est la nature, quoi ! Moi, ce que je souhaite, c’est de bien pouvoir apprécier si c’est un contrat avec des droits et des devoirs réciproques équilibrés ou pas.

Éric Delvaux : Est-ce que cet accord est équilibré Thibaut ?

Thibault Lefèvre : Eh bien on ne sait pas vraiment, le contenu exact des contrats n’a pas été révélé, il est donc difficile de juger. À titre de comparaison, la British Library, l’équivalent anglais de la BNF, a signé des accords du même type avec Google. La seule différence, c’est que les copies numériques des documents sont consultables gratuitement sur le portail Internet de la bibliothèque. Ce ne sera pas le cas pendant 10 ans pour les 70 000 livres et les 200 000 vinyls de la BNF.

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http://www.franceinter.fr/emission-sans-deconnecter-le-nouveau-megaupload-est-en-ligne