Société 2.0 –
Un collectif français né pour informer les citoyens sur les projets législatifs qui « menacent les libertés et le développement économique et social à l’ère du numérique », la Quadrature du Net, annonce une série de soutiens internationaux de poids. Un lobby en faveur des internautes et de la société civile que ne pourra pas ignorer le gouvernement à l’heure, notamment, d’imposer la riposte graduée.
Repousser le débat sur la riposte graduée et prolonger les Assises du numérique
« Ces ONG rejoignent la Quadrature du Net dans son combat contre la riposte graduée, une nouvelle loi qui bannirait d’internet les utilisateurs dont l’accès aurait été utilisé pour copier sans autorisation », indique la Quadrature. Le projet intéresse notamment les Britanniques, les Japonais, les Australiens et les Allemands. Même si le Parlement Européen a jugé que la mesure était contraire aux droits fondamentaux, « le collectif craint particulièrement que la France pousse cette approche répressive d’un autre âge pendant sa présidence de l’Union Européenne, qui débute le 1er juillet ».
« Il est clair que les producteurs veulent pouvoir prendre en exemple « le pays des droits de l’Homme » et mise sur la présidence française pour étendre des mesures extrémistes. La France est en train de devenir le cheval de Troie de lobbies rétogrades. Cela inquiète nos voisins plus modernes et respectueux de la démocratie », s’insurge Christophe Espern, l’un des fondateurs du collectif qui avait été déjà très actif contre la loi DADVSI, au sein de EUCD.info.
Pour l’immédiat, la Quadrature du Net a deux revendications principales, qu’elle a formulée dans une lettre adressée au premier ministre François Fillon : ne pas accéder à la demande de Christine Albanel de faire voter la riposte graduée avant l’été, et prolonger les Assises du Numérique. Ce Grenelle des nouvelles technologies, organisé par Eric Besson, doit se tenir sur 2 mois, entre juin et juillet 2008.
« L’organisation de ces Assises est étonnante », s’interroge Christophe Espern. « La méthode et les objectifs affichés sur le site web changent chaque jour. Les acteurs privés autorisés à s’exprimer lors du lancement sont avant tout les grandes entreprises ayant payé leur place. Quant à prétendre collecter et analyser les contributions des différents acteurs du numérique entre juin et juillet, c’est pour le moins spécieux ».
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