Le dispositif concernera tout au plus quelques dizaines de milliers de titres autrement dit, « les 20% d’oeuvres qui font 80% de leur chiffre d’affaires », note pour sa part Eric Petit, Directeur des systèmes d’information de Co-Peer-Right Agency.
« Cela fait des années qu’on se bat pour dire qu’il faut cibler en priorité les premiers diffuseurs. Nous ne pourrons jamais arrêter les gros pirates qui se cachent derrières des proxys. Le piratage existe depuis le début de l’Internet. Et le P2P a simplement ouvert cette pratique au grand public ».
Le principe de l’escalade est réel, sans aucun doute. Tous les systèmes de sécurité ou d’anti-virus prennent en compte continuellement de nouvelles menaces. Difficile de prévoir, aujourd’hui, comment vont réagir les internautes qui téléchargent pour le plaisir ou ponctuellement, soit la grande majorité d’entre eux. « 20 à 25% n’auront pas les moyens d’aller vers des logiciels de ce type, qui sont un peu plus compliqués. Les autres vont basculer progressivement vers le chiffrage. Et il sera impossible de localiser de gros diffuseurs cryptés »
« La mise en place de l’Hadopi coûtera 70 millions d’euros, en raison notamment des modifications d’infrastructures à réaliser chez les FAI. Orange estime ce coût industriel entre 15 et 20 millions d’euros », note Eric Petit. Pour Michel Roux, tout va dépendre de la politique adoptée : « Entre surveiller 20 000 morceaux de musique et 20 millions, il y a une différence. Entre dresser 1000 contrats d’infractions par jour et 100 000 contrats, il y a encore une différence ».
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