C’est Kim Kardashian qui va être déçue. Quelqu’un sait mieux qu’elle comment casser Internet. Le challenger a un nom, Ajit Pai, des cravates douteuses et une fonction : président de la Federal Communications Commission (FCC), le gendarme des télécoms américain. Nommé par Trump, il est devenu la némésis des défenseurs du web ouvert en s’attaquant bille en tête à la neutralité du Net. Je vous vois, ceux du fond qui, à la simple évocation de ce sujet aussi austère qu’une messe luthérienne, commencent à piquer du nez. […]
L’enjeu ne se limite pas à nos soirées Netflix ou à nos téléchargements clandestins. Sans neutralité, sans règles du jeu, les poids lourds des télécoms américains – AT&T, Comcast et Verizon – auront les coudées franches pour bunkeriser les connexions de leurs clients et réglementer l’accès à l’information. Comme le déplorait en juin l’Electronic Frontier Foundation, “l’attaque contre la neutralité du Net est une attaque contre la liberté d’expression”. A l’instar d’un Apple qui impose des standards matériels, les opérateurs pourront s’octroyer la propriété d’un patrimoine immatériel en se prenant pour une barrière de péage. Les services qui n’auront pas les moyens de payer le ticket d’entrée périront. Bienvenue dans l’Internet féodalisé où votre abonnement est en fait une redevance seigneuriale. […]
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