Depuis le mois de mai, La Quadrature du Net collecte des mandats en vue d’une plainte collective contre le Ministère de l’Intérieur. Cette plainte sera déposée devant la CNIL et attaquera les quatre piliers de la Technopolice : le fichage, les caméras de vidéosurveillance, la reconnaissance faciale et la vidéosurveillance algorithmique (VSA).
A ce jour, nous avons récolté plus de 12 780 mandats c’est-à-dire plus de douze mille personnes qui nous mandatent pour attaquer le ministère de l’Intérieur. Merci !
Nous déposerons la plainte devant la CNIL samedi 24 septembre à 21h30 à l’occasion du festival Technopolice à Marseille. Il reste 10 jours pour signer et faire tourner la plainte !
Pourquoi cette plainte ?
Alors que les offensives sécuritaires du gouvernement s’enchaînent, avec notamment le nouveau projet de loi du gouvernement pour l’orientation et la programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) qui arrive bientôt à l’Assemblée, que les industriels de la technopolice mettent au point des technologies de surveillance et de répression toujours plus pernicieuses et que les Jeux Olympiques 2024 et la coupe du monde de rugby l’année prochaine présagent un déploiement sans précédents de policiers, gendarmes, forces de sécurité et de leurs outils numériques de surveillance, nous avons voulu montrer qu’il était temps de mettre un stop à cette entreprise sécuritaire nationale.
La plainte attaque quatre piliers de la répression et surveillance qui se renforcent les uns les autres. Le fichage, à travers les fichiers TAJ et TES qui constituent des bases de données d’une énorme partie de la population. La reconnaissance faciale, qui est utilisée depuis 10 ans par les forces de police. Les caméras de vidéosurveillance qui se déploient de manière exponentielle sur tout le territoire. Et enfin la vidéosurveillance algorithmique, qui tente de pallier l’inefficacité des caméras classiques en automatisant la détection d’infractions. Ces quatre piliers de la Technopolice entraînent une surveillance totale de l’espace public et une répression d’autant plus conséquente qu’elle dote la police d’encore plus de moyens pour réprimer la population.
Rappelons-le, tous ces outils technopoliciers ne participent pas à améliorer notre sécurité. Ils ne font qu’augmenter la surveillance et la répression sans nous octroyer plus de libertés dans nos rues, au contraire.
Faire entendre une voix collective contre la surveillance et la répression
La plainte a pour objectif de visibiliser les luttes contre la surveillance et la répression mais aussi de remettre au centre du débat les argumentaires politiques et scientifiques retraçant le déploiement de la Technopolice et expliquant les intérêts politiques et économiques qu’ils servent. Ce discours est quasiment inaudible au sein d’une scène politique où sécurité rime avec répression et technologie et où le passage à l’échelle technologique n’est pas questionné. Donc nous vous donnons rendez-vous samedi 24 septembre à Marseille pour le dépôt de la plainte. D’ici-là, n’hésitez pas à signer et partager la plainte ici : https://technopolice.fr/plainte/