La municipalité LR envisage de créer le premier centre, en France, collectant toutes les données, privées et publiques, afin de mieux « prévenir » la délinquance. Problème : la Cnil n’a pas été saisie. Élus et associations exigent un débat public. […]
Le spectre d’une surveillance généralisée ayant fait l’objet d’une littérature abondante et parfois visionnaire, il fallait calmer les inquiétudes. L’élue en charge du dossier vernissait ainsi son propos d’une protection légale : « Les données seront anonymes, et je suis particulièrement attachée à la protection des données personnelles, Marseille n’a pas à rougir en la matière. Et la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés) n’est jamais très loin. » Patatras : mardi dernier (le 27 mars, NDLQDN), la publication d’un article sur le site Web Next INpact fragilise pour le moins la version officielle. « La Commission nous assure ne pas avoir été contactée par la municipalité pour une quelconque déclaration ou demande d’autorisation sur ce projet », y est-il écrit. Pire même : ce n’est en fait qu’« à la suite d’articles parus dans la presse (que) la Commission a pris l’initiative de se rapprocher de la ville ». Si la Cnil « n’est jamais très loin », pour reprendre la formule de l’élue, c’est qu’elle a fait le chemin toute seule.
Même si l’incompétence de la machine municipale estomaque nombre d’interlocuteurs, voilà, au final, une bonne nouvelle, pour Félix Tréguer, de la Quadrature du Net, association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet : « On espère que la Cnil mettra des bâtons dans les roues de ce projet. » […]
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