La grande coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates gagne à tous les coups. Et quand l’issue d’un vote est incertaine, comme c’est le cas sur le traité de libre-échange avec les États-Unis, il suffit au président du Parlement… de reporter le vote in extremis. Consternant. […]
La raison de cette manœuvre est simple : le groupe politique auquel appartient Martin Schulz à Strasbourg, les sociaux-démocrates (dont le PS), se déchire en interne sur ce dossier emblématique du mandat. De ce fait, la majorité « classique » formée des conservateurs et des sociaux-démocrates, qui dicte – et plombe bien souvent – la vie de l’institution depuis l’été 2014, n’est plus assurée. En l’état, selon les derniers décomptes, ce texte n’aurait pas eu de majorité mercredi. […]
Bref, la situation s’annonçait imprévisible, et la majorité menacée. Soudainement, on observait à Strasbourg ce qui manque d’habitude cruellement au Parlement européen : de l’incertitude, des rapports de force inédits, un débat qui dépasse les murs du Parlement et finit même par intéresser le grand public. Sentant la situation lui échapper, Schulz a choisi de temporiser. […]
https://www.mediapart.fr/journal/international/100615/au-parlement-europeen-lart-detouffer-la-politique