Le Premier ministre réclame la création d’un « code du renseignement », alors qu’il vient de faire voter une loi pour mettre n’importe qui sur écoutes. […]
Cette réaction est particulièrement démagogique. D’une part, la France sait au moins depuis 2013 que ses élites sont massivement sur écoutes, et que la grande oreille est à Washington : les révélations d’Edward Snowden ainsi que le repérage d’une station d’écoutes sur le toit de l’ambassade américaine à Paris ne laissaient guère de doutes. Mais surtout le gouvernement vient de faire voter, avec le soutien de l’opposition, une loi sur le renseignement qui contient des mesures permettant à la France de se comporter comme une barbouze, du moment qu’elle n’espionne pas (trop) ses citoyens sur son territoire national. […]
Les « boîtes noires » que l’État pourra installer chez les opérateurs télécoms sont l’une des raisons qui font que la loi a autant d’opposants : les institutionnels (la Cnil, le Conseil national du numérique, la Commission nationale consultative des droits de l’homme, le Syndicat de la magistrature, l’ordre des avocats de Paris, etc.), les ONG (Reporters sans frontières, La Quadrature du Net, Amnesty International, Human Rights Watch, etc.) ou encore le secteur de l’économie numérique dans sa quasi-totalité (Google, Microsoft, Facebook, Yahoo!, Skype, Dailymotion, Deezer, etc.) s’opposent fermement au texte. […]
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/guerric-poncet/scandale-de-la-nsa-valls-et-son-incroyable-mauvaise-foi-24-06-2015-1939570_506.php