Jérémie Zimmermann est co-fondateur et porte-parole de La Quadrature du Net, l’association de défense des droits et libertés des citoyens sur Internet. Son dernier cheval de bataille : la lutte contre le traité ACTA et l’article 20 de la Loi de Programmation Militaire. Ces deux textes autoriseraient, sans contrôle judiciaire, la surveillance de nos données numériques par l’État. Ami de Julian Assange, farouche défenseur de la vie privée, Jérémie Zimmermann nous livre ses recommandations pour résister aux surveillances illégales. […]
« Gérer ses clés avec le chiffrement, c’est une forme d’hygiène de la sécurité informatique. Comme se brosser les dents deux fois par jour : c’est pénible, mais si on ne le fait pas, on perd des dents, et ça fait mal. Dans les années 50, on a fait des campagnes d’information qui disaient « USE SOAP », utilisez du savon. Dans les années 1980, avec l’apparition du VIH, on a fait le même travail d’information et d’hygiène public pour les préservatifs. Ça n’a rien d’agréable, d’utiliser un savon ou un préservatif, mais on a convaincu une large majorité de la population que le coût caché de leur non-utilisation est très largement supérieur au coût de l’utilisation. Je pense qu’on est à ce moment de l’Histoire où notre société peut être mûre pour faire la même chose en ce qui concerne les données personnelles. De plus en plus de gens se disent que c’est le moment aujourd’hui de réagir. Parce ce que l’on voit émerger en face de nous, crûment, froidement, c’est le coût caché social, démocratique et économique de la situation actuelle. » […]
http://issuu.com/linsolentmag/docs/l_insolent_9_winter_2014 (page 79)