Paris, 20 janvier 2012 – Le retrait1http://www.justice.gov/opa/pr/2012/January/12-crm-074.html de MegaUpload d’Internet montre une tentative globale de contrôler et de censurer Internet, à l’image du Protect IP Act (PIPA) aux États Unis2http://en.wikipedia.org/wiki/PROTECT_IP_Act et de l’accord anti-contrefaçon ACTA3http://www.laquadrature.net/fr/ACTA. Conduite en dehors du territoire américain et sans même une décision de justice, cette affaire met en évidence la violence de la guerre disproportionnée menée au nom d’un droit d’auteur dépassé.
Les énormes profits engrangés par MegaUpload grâce à une centralisation des œuvres soumises au droit d’auteur sont difficilement défendables. MegaUpload est un sous-produit direct de la guerre menée contre le partage pair à pair hors-marché entre individus. Après avoir promu une législation qui a encouragé le développement des sites centralisés, les lobbies du copyright leur déclarent aujourd’hui la guerre.
« Le retrait par le FBI du site MegaUpload est utile à de nombreux égards. Il montre bien la violence aveugle des États Unis dans l’application du droit d’auteur au niveau mondial. Cette affaire donne un aperçu de ce qui pourrait devenir la norme si PIPA ou ACTA étaient adoptées. En outre, la censure de MegaUpload montre à quel point les services centralisés sont fragiles et facilement contrôlables. Elle résonne comme un vibrant appel à l’utilisation de protocoles pair à pair décentralisés pour le partage sans but de profit entre individus. Il nous faut urgemment réformer un droit d’auteur malade devenu nuisible à l’architecture même de l’Internet libre. », souligne Jérémie Zimmermann, porte-parole de La Quadrature du Net.
« La vraie solution est de reconnaître un droit bien circonscrit au partage hors marché entre individus, et de mettre en place de nouveaux mécanismes de financement pour une économie culturelle qui soit compatible avec ce partage. Cela garantira une juste rémunération des artistes et auteurs, mais aussi le droit du public à partager la culture, en accord avec l’article 27 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme4http://www.un.org/fr/documents/udhr/#a27. », déclare Philippe Aigrain, co-fondateur de La Quadrature du Net.