Paris, le 18 Novembre 2011 – À l’occasion du Forum d’Avignon sur la culture, l’économie et les médias, Nicolas Sarkozy tente aujourd’hui un tour de passe-passe : se faire passer pour le défenseur de la culture numérique et d’Internet. La Quadrature du Net rappelle le bilan désastreux des politiques effectivement conduites, et appelle les citoyens à en juger à travers les votes à venir au Conseil de l’UE et au Parlement européen, notamment concernant l’accord anti-contrefaçon ACTA.
Reconnu internationalement comme ayant conduit la pire politique des pays développés à l’égard des libertés, des droits et de la culture numériques1Quelques développements récents aux États-Unis comme la loi SOPA lui disputent ce trophée., Nicolas Sarkozy se présente, comme il avait déjà tenté de le faire lors de l’eG8 de mai dernier2http://www.laquadrature.net/fr/forum-eg8-un-ecran-de-fumee-pour-le-controle-gouvernemental-du-net, en défenseur équilibré d’Internet et du droit d’auteur.
HADOPI, filtrage du Net3Nicolas Sarkozy, lors de ses vœux 2010 au monde de la culture, estimait déjà qu’il fallait « expérimenter sans délai des dispositifs de filtrage visant à dépolluer automatiquement les réseaux et serveurs de toutes sources de piratage » : http://www.elysee.fr/download/?mode=press&filename=100107-discours-Voeux_culture.pdf
Voir également l’article L336-2 du code de la propriété intellectuelle, créé par HADOPI, et qui autorise le juge à ordonner des mesures de filtrage., intimidation constante pour stigmatiser le partage culturel sans but de profit, réduction à l’économie de toutes les activités immatérielles4Pour s’en convaincre, voir l’action du secrétariat d’État à l’économie numérique et la composition du Conseil national du numérique., servilité à l’égard des lobbies des médias dominants, ont été des constantes de l’ensemble de la politique menée ces dernières années.
Cette politique s’est développée sur fond de méconnaissance de la réalité du partage hors marché qui se développe chaque jour sur Internet, méconnaissance hélas également souvent présente dans d’autres segments de la classe politique.
Les politiques culturelles conduites par Nicolas Sarkozy dans le champ numérique servent un club d’intérêts : au nom du droit d’auteur, on a constamment pris des mesures qui favorisent les groupes de médias proches du président et n’apportent ni ressources, ni capacités nouvelles aux auteurs et contributeurs qui font vivre la culture.
« On a décrit Nicolas Sarkozy comme le président des riches, mais il restera aussi comme le président des médias du passé, du refus de l’innovation dans les politiques du droit d’auteur et de la culture. Avec la marchandisation sans frein du domaine public et le refus des pratiques hors marché des individus, le président de “l’Internet civilisé” ignore la culture numérique. », déclare Philippe Aigrain, co-fondateur de La Quadrature du Net.
« La culture, la vraie, est celle qui s’épanouit et s’embellit dans le partage. La culture pour Sarkozy, ce sont les œuvres formatées que de grands groupes industriels imposent en verrouillant la distribution. Nous sommes tous responsables de la protection de l’Internet libre comme outil essentiel de la diversité culturelle et de la rencontre des auteurs, des artistes et du public. », conclut Jérémie Zimmermann, porte-parole de l’organisation citoyenne.
References
↑1 | Quelques développements récents aux États-Unis comme la loi SOPA lui disputent ce trophée. |
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↑2 | http://www.laquadrature.net/fr/forum-eg8-un-ecran-de-fumee-pour-le-controle-gouvernemental-du-net |
↑3 | Nicolas Sarkozy, lors de ses vœux 2010 au monde de la culture, estimait déjà qu’il fallait « expérimenter sans délai des dispositifs de filtrage visant à dépolluer automatiquement les réseaux et serveurs de toutes sources de piratage » : http://www.elysee.fr/download/?mode=press&filename=100107-discours-Voeux_culture.pdf Voir également l’article L336-2 du code de la propriété intellectuelle, créé par HADOPI, et qui autorise le juge à ordonner des mesures de filtrage. |
↑4 | Pour s’en convaincre, voir l’action du secrétariat d’État à l’économie numérique et la composition du Conseil national du numérique. |