Paris, le 24 mai 2011 – Le « forum eG8 » est un écran de fumée derrière lequel se cache une inquiétante alliance de gouvernements cherchant à contrôler Internet et de quelques entreprises qui tirent profit des restrictions aux libertés en ligne1Chaque séance plénière ou atelier est principalement composé des sponsors de l’événement ou de membres du gouvernement français. Les quelques strapontins ajoutés à la va-vite pour les membres de la « société civile » ne tromperont personne..
Les tentatives gouvernementales pour contrôler l’Internet se multiplient dans toutes les zones géographiques : la réaction du gouvernement des États-Unis à Wikileaks et la saisie de noms de domaines au nom du copyright ; la coupure égyptienne du Net ; la censure de contenus web à travers toute l’Europe ; les discussions autour de la création d’un « Grand pare-feu européen » ; l’accord ACTA transformant les fournisseurs d’accès à Internet en police privée du copyright, etc.
Au même moment, des grandes entreprises développent des modèles économiques fondés sur les restrictions aux libertés fondamentales : les équipementiers réseaux vendent le matériel permettant aux régimes autoritaires de censurer les communications électroniques de leurs citoyens; les opérateurs télécoms essayent de prendre leur revanche sur Internet en attaquant la neutralité du Net; des services en ligne géants centralisés collectent, agrègent, vendent et laissent fuiter des données personnelles; les industries du divertissement s’obstinent à combattre le partage de la culture entre individus pour les forcer à la consommation passive.
« Les gouvernements semblent avoir renoncé à protéger les droits des citoyens face aux entreprises s’engageant dans des activités néfastes. Ils ont conclu une alliance avec certaines de ces entreprises, effrayés par les nouvelles possibilités offertes aux individus par Internet et l’informatique. L’eG8 est une mise en scène où un gouvernement déconnecté de la civilisation Internet espère apparaître en phase avec celle-ci en se montrant en compagnie de quelques leaders économiques du secteur. Cela ne serait que pathétique si ce n’était pas un écran de fumée masquant de dangereuses remises en cause des libertés fondamentales et une tentative de reprise en main de notre cher Internet. » déclare Jérémie Zimmermann, co-fondateur et porte-parole de l’organisation citoyenne La Quadrature Du Net.
References
↑1 | Chaque séance plénière ou atelier est principalement composé des sponsors de l’événement ou de membres du gouvernement français. Les quelques strapontins ajoutés à la va-vite pour les membres de la « société civile » ne tromperont personne. |
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